
Nénette » évoque spontanément un prénom féminin, et c'est bien de ce prénom que provient, de fait, la marque. Mais il faut remonter bien loin, à la veille de la 1ère guerre mondiale, pour en trouver l'origine :
« il semblerait que les personnages ou les poupées de Nénette et Rintintin aient été inventées en 1913 par le dessinateur Francisque Poulbot, auteur des gosses de Paris

.Durant la Grande Guerre, ces deux poupées faites de bouts de laine devinrent de véritables fétiches, protecteurs des soldats du front et des populations. : « Le succès populaire de Nénette et Rintintin fut immense en France. On portait vraiment sur soi ces poupées fétiches, on envoyait aux soldats se battant sur le front des cartes postales à leur effigie
Le couple servit aussi de surnom pour désigner les jeunes soldats et leurs amies. Nénette et Rintintin survécurent à la guerre. Des livres pour enfants raconteront leurs diverses aventures ».

Des aventures aujourd'hui oubliées. Mais les deux prénoms eurent une autre postérité.
Pour Rintintin, on la doit au caporal américain Duncan qui, en septembre 1918, près de Toul en Lorraine, adopte deux chiots trouvés dans un chenil bombardé. Il les nomme Nénette et Rintintin en souvenir d'enfants français qui lui avaient offert les fameuses poupées porte-bonheur, puis ramène ses chiots aux Etats-Unis où, remarqué pour ses performances, le mâle, Rintintin, entame en 1922 une carrière d'acteur à Hollywood, jusqu'à la célèbre série télévisée des années 50 (avec le 4ème du nom, descendant de l'ancêtre lorrain
Nénette, elle, doit sa notoriété ultérieure à Monsieur Henri Richaud, créateur de la « nénette », qui donna ce nom à cette brosse douce en référence à la poupée porte-bonheur de la Grande Guerre. Pour quelle raison ? Il n'eut pas le loisir de nous le révéler. Peut-être les fils de coton soyeux dont est tissée la frange évoquaient-ils pour lui la laine dont étaient faits les petits personnages ? Peut-être ce choix était-il aussi, plus largement, une forme d'hommage aux générations qui vécurent cette période ?
Etrange cousinage, en tout état de cause, entre un produit bien français pour l'entretien de l'auto, et un chien américain héros de western, qui prolonge, pour qui connaît leurs origines respectives, un aspect aujourd'hui méconnu de la 1ère guerre mondiale

Bien malin qui saura dire exactement quelles mains ont imaginé ces petites poupées de fil, d'à peine trois centimètres de haut. La presse s'accorde cependant à les faire naître dans le monde de la couture. Pourquoi alors ne pas s'en remettre à la jolie version racontée par le Carnet de la Semaine, dans son édition du 2 juin 1918 ? L'échotier évoque une mode lancée par Geneviève, petite main chez Paquin, qui après avoir fabriqué les pantins dans un écheveau de laine, se les passa autour du cou en disant : "Voilà Nénette et Rintintin, mes fétiches contre les Gothas. Une heure après tout l'atelier avait le fétiche, une semaine après, tout Paris"

Le fait est que la mode de ces gris-gris de laine se répand comme une traînée de poudre. L'amoureuse les confectionne pour protéger son fiancé parti combattre au front, la maman les suspend aux voiles du berceau pour veiller sur le sommeil de son bébé, les plus bravaches les arborent à leur boutonnière... on ne sait jamais !
Nénette et Rintintin échappent à Francisque Poulbot, un peu à son corps défendant. Car il retrouve ses jolis petits mômes transformés en sommaires pantins de laine, Nénette devenue la fille et Rintintin le garçon. Il leur est même né un enfant qu'on appelle le petit Lardon ou encore Radadou, bientôt transformé en Roudoudou. Mais il rend bien volontiers les armes devant cette irrésistible vague envahissant la capitale. Il s'en explique, dès juin 1918, dans une chronique publiée par Le Journal et qui sera reprise dans son livre Encore des gosses et des bonhommes.
matyvanille, Posté le lundi 26 octobre 2020 15:19
Petite--Marie a écrit : " "
c'est souvent pour les petites filles